Lo tèxte taus mainats/Le texte des enfants
Tèxte escriut en francés per Alain Munoz, arrevirat per Jan-Loís Baradat.
*PASSA-CARRERA
*CANT D’ENTRADA : QUAN LO REI PARTí DE MORLANS
1. Il était une fois,jadis Aux confins de la Grande Lande, Au pied de la barrière des Monts de Pyrène, Un fort et merveilleux château Planté au-dessus du fleuve Gave. Il toisait de sa superbe la riche cité de Morlaàs, Ceinte de solides murailles Et faite de longues et roides rues bordées de riches demeures Car l’or de tous les Orients remplissait le trésor de la ville. |
1. Un còp èra, bèth temps a, Peus estrems de la Lana Grana, Au pè deu barralh deus monts de Pirèna, Un hòrt e meravilhós castèth Pitat peu dessús deu riu Gave. Que mestrejava, superbiós, la rica ciutat de Morlans Cintada de murralhas solidas E hèita de longas e dretas carrèras bordejadas de rics ostaus Per'mor l'aur deus orients que pleava lo tesaur de la vila. |
2. Il y avait grand liesse ce soir-là Au château et partout dans Morlaàs Car le seigneur célébrait sa victoire sur les Maures. Dans la salle tendue des plus beaux tapis de la Perse Dames et puissants du Pays de Béarn festoyaient. Jongleurs et Ménestrels, danseurs d’ours divertissaient les commensaux. Viandes et pâtisseries délicatement épicées se succédaient Sur de longues tables recouvertes de nappes précieuses tissées de fils d’or. Et le vin d’hypocras flattait les beaux esprits. |
2. Aqueste ser, que i avè grana regaudida |
3. Le seigneur et son épouse A qui l’ont rendait de fort beaux hommages Rayonnaient de la gloire des héros, Rendaient les compliments par de tendres paroles Et se réjouissaient de ce que leur fils N’avait d’yeux que pour la douce damoiselle Sise à son côté et qui lui avait été promise A sa naissance parce que ses parents et eux-mêmes Etaient égaux en loyale amitié et rang chevaleresque. |
3. Lo senhor e la dauna |
*DANCA MAINADAS : CHARMANTINA
4. Pendant qu’ils se réjouissaient au penser du tournoi de demain Il arriva un grand prodige. La salle se remplit d’un épais brouillard Et s’effaça de telle sorte. L’enchanteur Maugis chevauchant le cheval fée Bayard Au milieu de la foudre et du tonnerre apparut. Il brandit son bâton vers le seigneur et les siens - Tu dois m’aider, mes cousins les fils Aymon Sont pourchassés par Charlemagne. Protège-les. |
4. Mentre que's regaudivan en pensar au tornei de l'endedia, |
5. - Jamais car ils sont renégats! Aussi injuste que soient l’exil qui les poursuit Et la colère de l’empereur, Je ne trahirai pas le serment qui me lie en chevalerie. Enchanteur Maugis salue les fils Aymon et disparaît. Alors, l’enchanteur Maugis rouge de colère Enleva par devers lui la douce damoiselle. - Que celui qui ne redoute d’affronter le dragon ose la délivrer. |
5. - Jamei per'mor son fementits! |
6. La confusion que provoquèrent l’apparition de l’enchanteur Ainsi que la disparition de la douce damoiselle Laissa les seigneurs désemparés. Seul réagit le fils des héros de Béarn. D’un bond, monta sur la table de banquet. - Je suis celui qui délivrera la douce damoiselle Peu me coûte de défier Maugis et sa malédiction Je pars sur le champ dans l’obscure forêt A mon retour j’épouserai la belle. |
6 La confusion que provoquèn l'apparicion de l'encantaire E la desapareishuda de la doça damisèla Que deishè los senhors desemparats. Sol lo hilh deus eròis de Bearn que's mautè. D'un saut que pugè sus la taula. - Que soi jo lo qui desliurarà la doça damisèla Que'm trufi de desfidar Maugis e la soa maladita De tira que me’n vau peus bòscs escurs Quan torni, que'm maridarèi la beròja. |
*CANT MAINATS : JAMEI JO NON VERÈI
7. La nuit était fort avancée, la lune à son zénith. La futaie millénaire et obscure formait une voûte Plus oppressante encre qu’une caverne de ronces. Elle laissait cependant traverser une pâle clarté. Tout bruissait de vie maléfique. Et le petit chevalier si courageux tout à l’heure Galvanisé par les encouragements des seigneurs Et la quête merveilleuse de son amour dérobé Commençait à perdre force et courage. |
7. La nueit qu'èra beròi avançada, e la lua au capcèu. |
8. Soudain, devant lui s’ouvrit une clairière de roseaux et de boue. La lune dessinait un miroir inquiétant. Le petit chevalier bravait le marécage Craignant à chaque pas l’ensevelissement. Mais sentit se dérober la terre ferme, Ne put se délivrer du piège mortel qui l’attendait. S’enfonçait. S’enlisait… - Dieu ! Je me trouve plus mort que vif Mais regrette de ne porter secours à ma douce damoiselle. |
8. Còp sec, au davant, ua clarèra de hanga e de canavèras que s'obrí. |
9. Alors il y eut un grand prodige. Une géante main sortit de l’onde traîtresse Le saisit au collet avant que la glaise ne le recouvre Et le déposa sur la berge. Autour du petit chevalier des feux follets dansèrent, Firent comme l’image d’un dame bienveillante. - Ton cœur est noble petit chevalier, ta quête légitime Prend cette épée enchantée qui se nomme Flamberge. Garde-toi de Maugis et de ses tours. Je suis Oriande la magicienne. |
9. Lavetz que i avó un gran prodigi. |
10. Sous la voûte de forêt et de brume Le petit chevalier crotté comme un pauvre gueux Confiant en la vivante Flamberge qui guidait sa marche Avançait dans l’oppressante obscurité. Il oublia toute terreur et fatigue, songeait A son amour volé et ses yeux se mouillaient de larmes. Enfin, il choisit un creux de mousse entre deux racines. S’allongea, s’endormit, Flamberge contre son corps rompu. Mais une violente piqûre au flanc le tira de sa torpeur. |
10. Peu devath de la vòuta de seuva e de brumalh |
*DANCE MAINATS : MOTCHICO
11. Autour de lui se tenaient des créatures infernales Qui de leurs piques, qui de leurs ferrailles L’aiguillonnaient comme guêpes un essaim Le maintenant allongé et captif Et mêmement Flamberge enchaînée plus au loin. - N’es-tu point le sbire de l’enchanteur Maugis Qui, non content d’avoir fait de nous des créatures immondes, Exige plus encore? dit un être à tête de sanglier. - Amis, je le poursuis et n’ai qu’amour comme devise. |
11. Tot ad arrond qu'avè creats in.hernaus |
12. Noblesse de cœur est ambassadrice des âmes. Les créatures mirent sur le pavois le petit chevalier Et mêmement Flamberge. - Délivrez-nous chevalier de la malédiction Nous sommes bons cagots nullement êtres du Diable. Mais tonnerre pluie et grêle s’abattirent sur l’assemblée. Apparut à grand fracas le paladin Roland armé de Durandal Qui se précipita sur le petit chevalier armé lui de Flamberge. Durandal contre Flamberge. Les épées des preux s’entrechoquèrent. |
12. Noblessa de còr qu'ei ambaishadora de l'amna. |
*DANCA DE BASTON : PANTELON
13. Le duel s’éternisait. Les créatures infernales s’en remettaient à l’ordalie. Les hommes pissaient sang et eau. Durandal contre Flamberge jamais chrétien ne vit cela. Aucune arme ne sut l’emporter Puisque pour même et noble cause toutes deux combattaient. L’enchanteur Maugis par ruse et perfidie Les tenait ennemies et au lointain s’amusait ferme. Si les guerriers avaient parlé jamais Maugis n’eut triomphé. |
13. Lo duel que s'esperlongava. |
14. Une ardente nuée de lucioles enveloppa le champ de la bataille Fit se raidir les épées merveilleuses Et les ennemis de cesser le combat. La magicienne Oriande avança devers eux: - Roland retourne chez ton maître Contre les fils Aymon le courroux de Charlemagne N’a que trop duré. Et toi le petit chevalier Ton amour est plus grand que de Maugis le mirage Mais son dragon t’attend tu dois le terrasser. |
14. Un ahoalh de lugranhets qu'amiroè lo camp batalhèr |
15. Maintenant petit chevalier avançait vers la lune Flamberge rougeoyant le guidait dans la brume. Une mare puante s’étendait devant lui. Et la lune semblait dormir au fond d’un puits. L’onde se mit à frémir, devint une tempête Un monstre fait d’écailles de feu et de venin Se dressa à l’appel de l’enchanteur Maugis, Vomit flammes d’enfer pour le puceau rôtir/ Qui projeta Flamberge en direction du cœur. |
15. Adara petit cavalèr qu'avançava de cap a la lua Flamberja arrojejant que'u gavidava per la bruma. Un lagòt pudent que'u s'estenè peu davant. E la lua que semblava dromir au hons d'un putz. L'aiga que's hiquè a fremir, vadó ua tempèsta Un monstre tot d'escatas de huec e de veren Que's quilhè aperat per l'encantaire Maugis, Vomint eslamas d'in.hèrn per lo puncèu rostir Que getè Flamberja de cap au còr |
16. La terre alors s’ouvrit en un brasier géant. Le dragon s’engloutit en emportant Flamberge Au tréfonds de l’enfer d’où il avait surgi. En place du dragon et au milieu de l’eau Le corps sanglant de la douce damoiselle flottait comme un iris. Le petit chevalier vit qu’il était maudit. Il pleura sur le corps de son aimée perdue Le prit entre ses bras comme un enfant dormant. Il rentra au château où demeuraient ses pères |
16. La tèrra lavetz que s'obrí en un brasèr gigant. Lo dragon que s'apregoní en tot se miar Flambèrja Peus perhons de l'in.hèrn d'on èra gessit. E en lòc deu drago, peu miei de las aigas Lo còs sagnós de la doça damisèla flotava com ua sesca. Lo petit cavalèr vedó qu'èra maladit. Que plorè suu còs de l'aimada perduda Que'u prengó au braçat com un nèn adromit. Que tornè ta'u castèth on los pairs demoravan |
*CANT MAINADAS : Cançon de la hialaire
17. Dans un cercueil de verre on déposa la belle Au pied d’une aubépine on lui rendit hommage - Maudit sois-tu Maugis dit l’amoureux de rage A jamais mes amours sont perdues et je les vengerai. Mais alors que le petit chevalier déversait mille larmes Une pluie de lumière éteignit sa douleur La magicienne Oriande rendit la vie à la douce Elle et son chevalier s’unirent au bonheur Et l’on fit au château tant belle et grande fête Que partout dans Morlaàs sonnèrent les trompettes. |
17- Hens un tahuc de veire que pausèn la beròja |
*BRANLE EN CHAINE
*CANT FINAU : La nòvia
Catégorie : 2013 Pastorale des enfants -
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